mardi 13 décembre 2016

La perte... (2ème partie)

Le vendredi 24 juin , j'ai appelé ma gynéco qui était absente, la secrétaire au téléphone m'écoute exposer mon problème et me dit " Ecoutez, c'est un début de grossesse c'est normal"... Ah "Mais bon si vous voulez je peux vous passer l'assistante"
Cette dernière me pose quelques questions mais m'invite à me présenter aux urgences "si ça peut vous rassurer" ..

Alors j'ai attendu que Chéri rentre du travail et puis on s'est rendu à l'hôpital...

Installation, Echo, toujours une poche, qui n'a pas grandi, où aucun coeur ne bat...

"Ce que je vais vous dire n'est pas gai à entendre, mais les saignements sont en fait le début d'une fausse couche, l'oeuf ne s'est pas développé ça s'est arrêté... Mais peut-être que je vois mal, je suis sûre à 98% mais je vous mets un rendez vous avec votre Gynéco lundi pour confirmer....
Je ne vous donne rien en attendant, vous verrez avec lundi... "



Je n'entends rien, juste le silence, je ne pleure pas, je me rhabille, j'essaye de remettre mes chaussures quand Chéri s'avance me prenant par les bras pour me soutenir... et je le repousse avant de laisser couler les larmes...

J'ai mal au coeur, je m'en veux de n'avoir pas pu garder son enfant, de ne pas avoir été assez bien et forte pour ça, je m'en veux de lui avoir fait cette surprise pour lui annoncer, de lui faire tant de peine...
On rentre à la maison et je peux rien faire d'autre que pleurer, Chéri s'isole chercher des explications sur son ordi avant de revenir vers moi, me consoler, me dire que ce n'est pas ma faute, que ce n'est la faute de personne,...

Personne dans notre entourage n'était au courant de cette grossesse alors il faut taire taire la douleur, cacher le chagrin alors que l'on est invité...
Les douleurs continent...

Le samedi nous étions attendus dans sa famille pour le week-end et nous devions aller rendre visite à son filleul pour son anniversaire, on ne pouvait pas décommander sans éveiller des soupçons...
Je suis allée là-bas la mort dans l'âme, fatiguée, déprimée et toujours ces douleurs...
Arrivée chez ses parents, il fallait écouter sa mère se plaindre, d'un mal de dos, d'un peu d'eau qui est passé par le mur à cause des fortes pluies, la voir même pleurer parce qu'un bord de la cuisine équipée a un peu gonflé et gondolé...
J'avais juste envie de hurler, de lui dire que j'étais en train de perdre celui ou celle qui aurait du être son petit-fils ou sa petite-fille... Mais je ne pouvais rien dire...
Chéri lui a dit qu'il y avait des choses plus importantes, que ça, ça n'était pas grave...

Je sais qu'au fond il était rongé par le chagrin aussi mais il ne le laissait pas trop voir, il a tenu pour moi, pour être mon mur , mon roc...<3
Alors, je suis allée dormir cet après-midi prétextant une migraine pour ne plus entendre ces habituelles plaintes ridicules...

J'ai passé une mauvais nuit ensuite, réveillée par les crampes et le chagrin...

Le dimanche nous nous sommes rendus chez l'oncle et la tante de Chéri pour souhaiter un bon anniversaire à son filleul.
Le douleurs se sont faites de plus en plus fortes, je ne pouvais rien montrer et pourtant j'avais l'impression que mon ventre aller se déchirer, je me sentais humide et je me suis rendue compte que je perdais beaucoup, beaucoup de sang...  Sous la table je broyais la cuisse de Chéri tellement je souffrais, je le serrais de toutes mes forces et nous sommes rentrés chez ses parents (nous ne rentrions chez nous que 4 h plus tard) ...

J'aurais crié dans la voiture si j'avais pu, puis dans la salle de bain des beaux-parents s'ils n'avaient pas été là... mais je devais faire bonne figure et cacher ce qui m'arrivait.
Ces crampes dans mon ventre, c'était ah oui, des contractions. Parce que ce n'est pas parce que je n'ai pas porté un bébé pendant neuf mois ou que je n'ai pas accouché d'un bébé 3kg et 49 cm que je n'ai pas du tout souffert... J'ai du évacuer cette petite chose qui avait pris racine en moi sans aucun médicaments, sans savoir quoi faire et en silence. Je l'ai vu partir, les douleurs ont commencé à diminuer un peu ...

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