J'ai d'abord eu une réaction violente, "non, je ne dirai rien, laisse-moi" ... Puis j'ai craqué...
Ma marraine a fait 4 fausses-couches elle savait ce que j'endurais et après lui avoir parlé je ne pouvais plus empêcher mes larmes de couler... Elle m'a promis de n'en parler à personne...
Je suis allée au RDV chez l'hémato mais qui ne pouvait plus rien pour moi puisqu'il n'y avait plus de grossesse à gérer....
Il y a eu quelques semaine difficiles, avec Chéri on n'en parlait pas vraiment, ma marraine essayait de me parler, me demandait si je voulais de la compagnie etc mais j'ai refusé.
En parler, rendait la chose encore plus réelle et douloureuse, je voulais juste arrêter de saigner et pouvoir passer à autre chose...
Je l'ai gérée comme ça ma fausse couche... l'impression de prendre de la distance, ce qui ne me ressemblait pas, de voir tout ça de loin, de ne pas m'effondrer ... Je voulais être toute seule, je ne voulais pas en parler...
Puis, j'ai repris le travail, marraine ne m'a plus reparlé de cela, et j'ai décidé d'avancer.
Aujourd'hui ça fait plus de cinq mois que j'ai perdu cette bulle d'amour qui nichait en moi... la nature ne semble pas vouloir me refaire ce cadeau, je l'attends désespérément... Je ne parviens pas à laisser faire, à ne pas réfléchir...
Ce n'est pas facile de voir toutes ces femmes devenir maman autour de moi, d'entendre les annonces du deuxième bébé quand moi je n'ai pas réussi à mener à terme le premier...
J'ai parfois des coups de blues, je me dis que j'aurais du avoir un gros bidon, le sentir bouger, qu'on l'aurait annoncé à nos familles, nos amis, qu'on aurait préparé sa venue et qu'il me restait même plus deux mois à attendre avant de le tenir contre moi...
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